La formation et la transmission sont au cœur de l’activité d’Intaglio. A ce titre, Stéphane Le Sauter accueille régulièrement des stagiaires pour leur faire découvrir l’univers de l’imprimerie. Ce mois-ci, il accueille Anne-Claire, étudiante en arts appliqués à Nevers.
Des arts graphiques à l’imprimerie
Anne-Claire a 22 ans. Il y a trois ans, elle a embrassé des études de design graphique pour obtenir un diplôme national des métiers d’art et du design en Bretagne. Aujourd’hui, elle prépare un DSAA au Lycée Alain-Colas à Nevers. Il y a quelques mois, elle a suivi un workshop sur le détournement et le réemploi avec le designer Jules Levasseur. Récemment installé à Semur-en-Auxois, celui-ci lui parle d’Intaglio et l’invite à postuler pour un stage. “ Notre formation nous destine principalement au print, explique Anne-Claire. Or, en cours, nous abordons les techniques traditionnelles d’impression de manière théorique. J’avais envie de les découvrir en pratique et d’y être confrontée très concrètement.”
Composer, imprimer à l’ancienne
Arrivée en mars à Semur, Anne-Claire sera parmi nous jusqu’à la fin du mois d’avril. « Deux mois, c’est à la fois court et long, affirme-t-elle. On a le temps de faire beaucoup de choses, mais on aimerait en faire plus encore, tant l’univers d’Intaglio est inépuisable. »
Chaque jour, elle teste l’une des nombreuses machines rassemblées dans l’atelier Semurois. Elle s’intéresse tout particulièrement au letterpress et à l’impression typographique. Patiemment, à tâtons, elle expérimente ainsi la composition traditionnelle : elle assemble avec minutie les caractères en plomb ou en bois, éprouve la texture du papier, crée des effets de relief et superpose les pigments pour jouer avec la transparence et les aléas. Stéphane Le Sauter l’a guidée dans cette voie en lui faisant découvrir les travaux de Jack Stauffacher. Le typographe américain est une source d’inspiration idéale pour comprendre les caractéristiques de l’impression traditionnelle : « je mesure le décalage entre ce qui se faisait avant et les techniques en usage aujourd’hui, explique Anne-Claire. Cela donne envie de revenir aux anciennes pratiques : leurs imperfections sont plus expressives, elles se prêtent à toutes sortes de recherches graphiques. »
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